RÉUSSIR SA VIE ACADÉMIQUE

Académique vient du latin « académicus » et est dérivé d’« académie ». Ce dernier terme selon le dictionnaire Robert (1993) se rapporte au domaine de l’enseignement supérieur ou des établissements supérieurs. Nous pouvons alors définir la VIE ACADÉMIQUE comme l’ensemble des exigences requises au sein d’un milieu universitaire ou d’un établissement supérieur. Exigences en termes de conformité aux normes du milieu et de performances.

PRÉPARATION À LA VIE UNIVERSITAIRE

Quelle est la différence entre étudier au secondaire et étudier à l’université?

Au secondaire, les élèves passent la majorité de leur temps en salle de classe. Le personnel enseignant les encadrent beaucoup au niveau de leurs apprentissages en leur disant quoi noter et quoi étudier pour les examens et en donnant du temps en salle de classe pour compléter les devoirs, les travaux et les lectures demandés.

À l’université, les étudiants passent moins de temps en salle de classe par semaine. Ils ont donc plus de liberté. Les professeurs les encadrent aussi, mais différemment qu’au secondaire. C’est-à-dire qu’ils sont tout autant disponibles et accessibles pour répondre aux questions ou pour donner des explications supplémentaires, sauf qu’ils ne disent pas toujours quoi noter et quoi étudier pour les examens. Ce sont donc les étudiants qui sont responsables de leurs apprentissages et qui doivent bien gérer leur temps afin de répondre aux exigences de leurs cours.

Au secondaire, les heures de classe sont fixes du lundi au vendredi, alors qu’à l’université, les heures varient. De plus, la charge de travail est plus grande à l’université. Il sera donc important que tu apprennes à bien gérer ton temps, tout en veillant à maintenir un équilibre entre ta vie et tes études, et à ajuster tes méthodes d’étude afin de répondre aux exigences académiques de l’Université.

Les facteurs de réussite à l’université, Comment puis-je me préparer à la vie universitaire?

La fin des secondaires et les premiers pas à l’université sont souvent marqués par un petit choc émotionnel : quitter les secondaires, c’est bien souvent quitter un petit cocon relativement confortable, où les horaires sont bien fixés et où chaque individu est minutieusement suivi et évalué. Adieu les devoirs, les journaux de classe, les récrés et les petites classes de vingt élèves. Bonjour les grands auditoires surpeuplés (ou plus souvent sous-peuplés), les numéros de matricule et les examens QCM.

Ce changement assez radical demande un temps d’adaptation : il s’agit de repenser sa méthode de travail, de réfléchir à ses ambitions et ses objectifs de façon à favoriser la réussite. Nombreux sont les étudiants, surtout à l’Université, qui ont gaspillé du temps en première année. Mauvais choix d’orientation, manque d’implication, difficultés à s’adapter à un nouveau système… Mal préparés, beaucoup d’élèves échouent ou abandonnent.

De nombreuses études ont tenté d’identifier les facteurs de réussite ou d’échec à l’université. Plusieurs critères reviennent souvent :

  • Le choix des études et les motivations

Plusieurs facteurs interviennent quand il s’agit de choisir une filière d’étude :

  • Quels sont les points forts de l’étudiant, quelles sont ses faiblesses ?
  • Combien de temps l’étudiant est-il prêt à accorder à ses études ?
  • À quel point est-il prêt à s’investir ?

Toutes ces questions rentrent en ligne de compte. Le plus souvent, les étudiants choisissent une filière par intérêt intellectuel. Certains ont déjà une idée de métier en tête et vont choisir les études qui débouchent sur une profession particulière.

Une recherche a démontré que les étudiants ayant UN PROJET PROFESSIONNEL très déterminé ne réussissent pas systématiquement mieux que ceux qui entament des études par curiosité intellectuelle. Avoir un projet très fixe et clair n’est donc pas gage de réussite : les étudiants dans ce cas sont au contraire parfois découragés par les cours généraux dispensés à l’université qui peuvent sembler très abstraits en comparaison avec la profession qu’ils désirent exercer. Ils ressentent souvent un décalage entre le contenu de la formation et les objectifs professionnels qu’ils poursuivent. L’intérêt intellectuel reste la motivation la plus déterminante pour la réussite universitaire. Étudier ce qui nous passionne, ça compte !

  • La méthode de travail

Les élèves du secondaire ont l’habitude d’être très encadrés, et de nombreux devoirs sont demandés tous les jours pour ne pas perdre le rythme. À l’université, chacun est livré à lui-même : c’est la responsabilité de l’étudiant d’aller en cours, d’étudier ses syllabus, d’écrire ses synthèses. L’étudiant n’est jamais rappelé à l’ordre, si ce n’est que par lui-même. Il s’agit donc de gagner en indépendance et d’être scrupuleux.

Le manque d’organisation et une mauvaise méthode de travail sont les premières causes d’échecs en première année. Le premier blocus ainsi que les premiers examens sont souvent un coup de massue – heureusement, l’étudiant prend conscience de sa situation, et, souvent, parvient à sauver les pots cassés en août, en repensant sa méthode de travail.

  • Le cercle social

Les relations entre étudiants à l’université ne sont pas les mêmes qu’en secondaire. Grands auditoires, centaines de visages, cette marée humaine peut être impressionnante. Se créer un réseau est cependant extrêmement important et l’intégration est également un facteur de réussite. Se faire des amis et être socialement intégré permet de favoriser l’épanouissement. Il est important de savoir demander de l’aide et d’offrir son aide aux autres, de créer des groupes de travail, de partager des notes pour s’assurer que les supports d’études sont complets. Les études sont une étape importante pour créer des relations, avoir un cercle d’amis, et tisser des amitiés qui seront indispensables pour le futur (personnellement et parfois professionnellement parlant).

  • Le milieu social de l’étudiant et le logement

Selon les chercheurs, les étudiants satisfaits de leur logement ont plus de chance de réussir leur première année d’étude, ce qui est relativement logique étant donné le travail à domicile que nécessitent les études universitaires.

Pour beaucoup d’étudiants, le commencement de la vie universitaire correspond également au début de la vie en en location. Vivre en collocation, se détacher des parents, gérer un budget, ce nouveau mode de vie se construit en même temps que les semaines et les cours défilent. Les étudiants dont les parents ont eux-mêmes fait des études supérieures réussissent également plus facilement tout simplement car ils se sentent plus soutenus et mieux compris.

  • Un bon équilibre entre fête et travail

Nombreux sont les étudiants qui se laissent tenter… et qui sont parfois aspirés dans le tourbillon de la fête (boîte de nuit, anniversaire, fêtes mondaines, cérémonies diverses, etc.) Il est important de trouver un bon équilibre entre les soirées et les révisions. Si certains n’y parviennent pas, d’autres font preuve d’assez de discipline pour gérer les deux. Il n’y a pas de généralités.

Il est cependant important de retenir que toutes les recherches du monde ne pourront jamais prédire la réussite ou la non-réussite d’un étudiant. Milieu social, passé scolaire,… Ces critères restent très généraux. Si les motivations et le choix d’études est bien entendu déterminant, chacun, avec un peu de volonté, de flexibilité et d’organisation peut bien entendu réussir brillamment à l’université. Tout est une question de détermination… et surtout d’envie.

SEPT CONSEILS POUR RÉUSSIR VOTRE PREMIÈR (CYCLEUNIVERSITAIRE (BACC +3)

1. Ne faites pas l’impasse sur les cours magistraux

Premier changement de taille lorsque vous arrivez à l’université : le cours magistral. Une découverte parfois déstabilisante pour les étudiants qui peuvent avoir l’impression de perdre leur temps ou le sentiment d’être noyés au milieu de la mêlée dans l’amphi. Vient alors la sempiternelle question : faut-il assister à l’ensemble des cours ? “Dans la majorité des cas, oui ! Ces cours sont importants car ils permettent de mieux cerner la matière, de comprendre certaines choses. Le professeur va insister sur un point, hausser le ton à un moment… On peut voir ce qui est important pour lui, quelles sont ses exigences.

Assister à ces cours permet aussi tout simplement de se socialiser. D’appartenir à ce nouveau monde, l’université. En revanche, si le professeur ne fait que lire son cours, on peut aussi concéder qu’un étudiant peut tout aussi bien choisir d’étudier chez lui à partir des livres de référence. À vous de vous poser les bonnes questions avant de trancher.

  • Le professeur donne-t-il une structure à son cours ?
  • Fournit-il un plan ?
  • Des exemples, des explications supplémentaires qui ne se trouvent pas dans le polycopié ?
  • Par son enthousiasme, suscite-t-il votre intérêt pour la matière qu’il enseigne ?

2. Soyez un étudiant stratégique !

Les étudiants qui réussissent leur premier cycle universitaire sont des étudiants stratégiques. Ces étudiants vont s’intéresser de près aux attentes des professeurs dès le début de l’année et notamment à la manière dont ils interrogent:

  • S’agit-il de restitution de cours pure et dure ?
  • De questions axées sur la compréhension ?
  • De problématiques centrées sur le cours ou sur les exercices ?

Pour le savoir, pas de secret : il faut mener l’enquête !

Assistez au cours, interrogez d’anciens étudiants, pensez à récupérer d’anciens questionnaires… Et adaptez votre méthode de révisions en conséquence !

3.Prenez des notes efficaces

Qui dit cours magistral dit aussi prise de notes. C’est important de conserver une trace de la formation pour se créer des supports de révisions, mais ce n’est pas évident. Le professeur parle vite et il faut savoir suivre. C’est d’autant plus dur que l’on ne connaît pas encore la matière, qu’il y a du vocabulaire qui nous est inconnu…Ne vous laissez pas déstabiliser pour autant !

L’essentiel est d’assister activement au cours : prendre des notes les plus correctes possibles et comprendre ce que le professeur explique. Si ce n’est pas le cas, il ne faut pas hésiter à compléter ses notes le plus rapidement possible en demandant au professeur à l’intercours ou à d’autres étudiants.

Pour être efficace, utilisez même abusivement des abréviations, de numéroter ses feuilles, d’aérer les paragraphes et de n’écrire que sur les rectos. Le verso peut servir pour compléter par la suite, rajouter des définitions, apporter des corrections…Un impératif : remettre en forme ses notes après le cours. Il ne faut pas être passif. Se contenter de lire, de recopier ou de surligner l’entièreté de ses notes ne servira à rien. Il faut les structurer. Vous pouvez transformer un texte en schéma, réaliser un tableau qui permette de voir des points communs, des transversalités…

Bref, transformer vos notes en « supports de cours ». Ce document unique, réalisé pour chaque cours magistral, rassemble l’ensemble de vos notes mais aussi des éléments tirés des livres de référence, des polycopiés…

4. Apprenez à gérer votre temps libre

La gestion du temps libre est « la difficulté majeure » à laquelle est confronté l’étudiant à son arrivée à l’université. Surtout que cela coïncide avec l’apprentissage d’une certaine indépendance. « Les sollicitations sont énormes : les fêtes, les sorties… Cette liberté est aussi synonyme de contraintes : les étudiants doivent faire des courses, tenir leur studio…. », Pour gérer au mieux ce nouveau temps libre, il faut faire un planning hebdomadaire, heure par heure, de toutes ces activités.

5.Gardez le cap toute l’année 

Rester motivé jusqu’à la fin de l’année : plus facile à dire qu’à faire. Tout est là encore affaire de stratégie, pour se mettre au travail mais aussi maintenir l’effort.

  • La première chose à faire : se raccrocher à l’objectif ultime. Se rappeler que si l’on travaille si dur c’est pour devenir « quelqu’un » comme on dit ou en d’autres termes pour préparer son avenir par exemple.
  • La deuxième chose est de s’accorder des récompenses une fois qu’on a terminé une période intense de travail.
  • La troisième : identifier ses faiblesses. Commencez par inscrire les cinq dernières tentations qui vous ont empêché de vous mettre au travail puis déterminez des moyens de lever ces obstacles.

Pour vous aider, vous pouvez par exemple penser à une situation où vous avez été confronté à une vraie tentation alors que vous étiez en train de réaliser une tâche scolaire, mais pour laquelle vous êtes parvenu à résister. À vous de choisir votre méthode pourvu qu’elle soit efficace.

6. Misez sur l’entraide entre étudiants

Pour affronter les semestriels, pas de méthode miracle. Si l’étudiant a suivi son planning, il ne devrait pas avoir de surprise. En revanche, quand on n’a pas travaillé pendant l’année, il faut prendre du temps pour faire ses supports de révisions. C’est tout ce temps que l’étudiant n’a pas pour mémoriser et s’entraîner. Il faut miser sur « la collaboration » avec d’autres étudiants. Il ne faut pas hésiter à se créer un groupe de révisions, s’entraider, s’organiser des séquences de questions-réponses le temps d’une soirée…

LE RESPECT DES TEXTES ORGANIQUES ET RÈGLEMENTAIRES QUI RÉGULENT L’ORGANISATION, LE FONCTIONNEMENT DE L’ÉTABLISSEMENT OU INSTITUTION

L’université ou la grande école, comme toute institution sociale est régie par des textes organiques et règlementaires qui régulent l’organisation, le fonctionnement, la vie académique, les enseignements, les évaluations et la certification dans l’institution. L’étudiant doit se les approprier et les appliquer minutieusement. « DURA LEX » disaient les latins. LA LOI EST DURE. Elle ne connaît pas les états d’âme, c’est pourquoi nul n’est sensé l’ignorer. Donc tout étudiant doit visiter fréquemment le babillard et avoir les textes relatif à :

  • L’organisation et le fonctionnement de l’établissement ;
  • La vie académique ;
  • Les enseignements ;
  • Les évaluations ;
  • La certification ;

EN RÉSUMÉ : 

L’engagement académique de l’étudiant est un facteur de réussite à l’université. Il est ressorti que la qualité de l’insertion de l’étudiant dans les systèmes académiques et sociaux de l’université constitue un déterminant significatif de la qualité de la formation. La réussite des études exige non seulement la capacité de répondre efficacement aux exigences universitaires, mais aussi de surmonter le déséquilibre provoqué par le passage d’un environnement connu (le milieu familial et l’enseignement secondaire) à un environnement de vie inconnu (le campus et les études universitaires.

La capacité d’autonomie, c’est-à-dire la capacité de s’autogérer, de prendre des décisions significatives et d’assurer les conséquences, mais aussi la définition d’un projet de formation précis qui motive le choix d’une filière d’études facilitent l’adaptation de l’étudiant à ce nouveau contexte. La qualité de l’insertion universitaire dépend ainsi directement de la motivation de l’étudiant et de l’engagement dont il fait preuve dans le contexte universitaire. L’engagement académique est un processus multidimensionnel qui met en jeu quatre types de mobilisation:

  1. une MOBILISATION AFFECTIVE: le désir d’apprendre, les aspirations, les attitudes et les perceptions de soi et du contexte d’apprentissage
  2. une MOBILISATION CONATIVE: la quantité d’énergie physique et psychique investie par l’étudiant dans les activités d’apprentissage;
  3. une MOBILISATION COGNITIVE: le travail intellectuel mis en œuvre par l’étudiant dans l’apprentissage ;
  4. enfin, une MOBILISATION MÉTACOGNITIVE: les stratégies par lesquelles l’étudiant prend conscience de ses démarches d’apprentissage, analyse les résultats auxquels elles aboutissent, les évalue pour éventuellement les réguler.